Ida OUEDRAOGO,Chargée du Développement des Ressources Humaines de ONATEL, L’agilité organisationnelle comme alternative face à la crise de la COVID-19

Le contexte actuel de COViD-19 commande une redéfinition des modes de fonctionnement organisationnel du fait des profonds changements qui s’imposent. En dépit de la criticité de la situation, les entreprises doivent malgré tout, assurer la continuité de leurs activités en vue d’assurer leur survie. Elles se doivent donc, de montrer une capacité d’adaptation, une agilité organisationnelle.

L’agilité organisationnelle traduit la capacité d’une entreprise à développer une dimension active pour faire face aux actions quotidiennes, une dimension réactive qui fait référence à une aptitude à saisir toutes les opportunités et de s’adapter aux changements qui se présentent. Et enfin une dimension proactive pour anticiper sur les évolutions futures et créer de la valeur.

Aussi, l’agilité organisationnelle constitue à notre sens, la meilleure riposte contre la turbulence de l’environnement et plus particulièrement la situation actuelle de COVID-19 avec ses corolaires de confinement et de mise en quarantaine.

En effet, une organisation agile sait s’adapter à toutes les situations et surtout arrive à transformer les menaces de l’environnement en opportunité de croissance.

En vue de créer un cadre propice à la mise en œuvre de l’agilité organisationnelle, les dirigeants doivent mettre un point d’honneur à susciter l’engagement des Ressources Humaines. En effet, un personnel engagé est disposé à mettre à la disposition de son entreprise, ses talents et habilités, sa créativité et une capacité d’innovation dans une dynamique d’amélioration continue. Ce personnel démontre une résilience face aux adversités, une flexibilité et une adaptabilité face à l’imprévisibilité de l’environnement.

Cette situation de COVID-19 où la digitalisation et les interactions à distance sont à l’ordre du jour implique de grands bouleversements dans les habitudes de travail. Aussi, les entreprises qui réussiront mieux seront celles qui auront su susciter l’identification de leur personnel à travers la place importante qui leur est conférée et les perceptions de support organisationnel ressentis.

Ce contexte difficile aussi bien pour les travailleurs que pour les dirigeants constitue cependant une opportunité pour chaque partie, de mener des actions visant à l’amélioration des relations d’emploi.

Pour les travailleurs, ils ont là l’occasion de prouver leur attachement à leur organisation, leur disponibilité et leur engagement à l’accompagner pendant ces périodes de turbulence, par l’adoption des nouveaux de modes de travail.

S’agissant des dirigeants, c’est l’occasion de mettre en œuvre des mécanismes de soutien organisationnel au moment même où le personnel se trouve dans le besoin. Ce qui sera susceptible de faciliter une flexibilité qualitative du personnel, en mesure de favoriser l’adoption des nouveaux modes de travail qu’impose la situation de la COVID-19.

En effet, le personnel avec la COVID-19, pourrait être sujet à la psychose du fait de la gravité de la maladie et de la facilité de contamination ou affecté par l’infection ou la perte d’un être cher. Il y a lieu donc, pour remédier à cette psychose, de veiller à ce que les dispositifs préventives contre la maladie à coronavirus soient mises en œuvre dans les organisations et les règles de distanciation sociales respectées. C’est dans cette optique que nous préconisons, si cette pandémie s’inscrivait dans la durée, l’inscription des masques et gants et tout autre équipement qui serait par la suite jugé efficace contre la propagation de la COVID-19, comme équipement de protection individuelle. En effet, ces accessoires répondent aux caractéristiques des équipements de protection individuelle dont l’objectif est de prémunir le travailleur contre les risques sur sa santé et sa sécurité sur les lieux de travail.

De plus, il y a lieu d’examiner l’opportunité de l’inscription de la COVID-19 sur le tableau des maladies professionnelles, cette maladie pouvant être contractée par les travailleurs dans l’exercice des tâches qui leur sont assignées.

Au demeurant, il appartient aux dirigeants de montrer une certaine flexibilité et une indulgence dans l’application des textes réglementaires surtout pour ce qui concerne les cas particuliers liés à la COVID-19 qui n’avaient pas auparavant été prévus par le législateur, en l’occurrence, les absences pour confinement, pour assistance aux proches infectés ou pour mise en quarantaine.

Ces gestes bienveillantes, mises en œuvre, pourront susciter chez les travailleurs un devoir de réciprocité, une redevabilité envers leur entreprise, donc une mobilisation pour remporter les défis de compétitivité.

 

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