« Quand on a évoqué pour la première fois le binôme DG-DRH en ma présence, je me suis tout de suite demandé si cela existait vraiment. En effet cela fait quelques années que je suis dans les directions générales et le premier sentiment qui me vient, c’est celui de la solitude du dirigeant. Quand vous êtes en haut, c’est en ce moment que vous vous rendez compte que vous êtes vraiment, Vous ne vous rendrez compte de votre solitude que lorsque vous occupez un poste de responsabilité, car tout ce qui remonte vers vous, en général, ce sont des problèmes.
Ensuite il y a la question de la hiérarchie. Comment le DRH ou le Responsable RH va-t-il s’adresser à son patron, alors qu’ils ont tous deux la responsabilité de diriger des personnes ? Alors, je suis à la fois dirigeant d’entreprise et j’interviens dans une Institution de formation où nous avons eu une grande discussion sur le sujet : « Ressources humaines ou dirigeant de personnes ».. Et c’est une vraie question de savoir si nous gérons des ressources ou nous dirigeons des personnes. En tant que dirigeant, je puis vous assurer qu’il s’agit d’une véritable préoccupation, surtout en cette période de COVID.
Figurez-vous qu’avant cette période, j’étais tout le temps parti, toujours entre deux avions pour aller négocier des marchés, rencontrer un client, m’entretenir avec des collaborateurs et à la fin de l’année, je venais faire le bilan. Et depuis la pandémie, je ne voyage plus mais je constate que les chiffres des différentes filiales de l’entreprise sont restés bons.
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Je me suis donc posé la question de savoir ce à quoi serait tous ces voyages ? et le DRH, à côté, va certainement renchérir « Mais ces DG nous reviennent finalement cher avec leurs voyages et toutes les dépenses que cela entraine… »
Mais, le véritable problème qui se pose nous incite à répondre à la question suivante : « qu’est-ce qui motive les salariés à travailler davantage ? » L’une des explications qui m’est venue, c’est de dire qu’ils aiment ce qu’ils font. Notre responsabilité de dirigeant c’est donc d’amener les gens à aimer ce qu’ils font et au-delà, les amener à aimer l’entreprise pour laquelle ils le font. Et avec le DRH, la préoccupation commune à développer est de se demander si les collaborateurs sont avec nous, pourquoi restent-ils et pour qui et/ou quoi restent-ils ? C’est pourquoi je demande aux DRH de dépasser la situation hiérarchique. Parce que quand je parle de solitude du dirigeant, c’est dans ce sens, tout revient à lui, toutes ses réflexions et décisions sont attendues.
Les DRH doivent prendre certaines décisions fortes et ne pas tout laisser entre les mains du DG. Ils doivent être capables d’amener un dirigeant à bien comprendre les personnes avec qui ils travaillent parce qu’aujourd’hui, au delà même du dirigeant, l’entreprise doit faire face à plusieurs générations de salariés qui présentent diverses sensibilités et motivations, une mosaïque culturelle et générationnelle.
Si on veut donc avoir un binôme DG – DRH efficace, la connaissance intrinsèque du personnel est importante et là, le rôle du DRH est mis en avant parce que c’est sa capacité à comprendre son environnement et les personnes qui va être déterminante.
Un binôme fort est la résultante de la capacité d’entraide et d’amélioration au quotidien ».