13-07-2025
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Entrepreneuriat et reconversion : une alternative crédible ? Enseignements du 5ème MFATalk


Le vendredi 4 juillet, l’espace WOJO de l’hôtel Pullman a accueilli la cinquième édition du MFATalk, un rendez-vous intimiste réunissant des professionnels du top et du middle management autour de thématiques variées. Plus d’une vingtaine de participants, incluant fondateurs de start-up, chefs d’entreprise et cadres en transition, ont partagé leurs expériences et opinions sur un sujet sans détour : « Entrepreneuriat en Côte d’Ivoire : effet de mode ou réel levier de reconversion ? »

Dès le début, chaque participant a esquissé son parcours et ses attentes pour la soirée. Ce tour de table express a posé le décor : des profils variés, des attentes hétérogènes, mais une même soif d’échanges authentiques. Marie France Adjo, Directrice Associée de People First et initiatrice des MFATalk, a rappelé la vocation de ce rendez-vous, en particulier pour cette édition : « créer un espace où la parole libre, au-delà des “success stories”, révèle les angles morts du parcours entrepreneurial et les réalités humaines qui l’accompagnent. »


Pendant plus d’une heure, les témoignages se sont succédé, évoquant à la fois des succès fulgurants et des failles, la fatigue décisionnelle et la solitude du dirigeant. Au fil des échanges, plusieurs thématiques fortes ont émergé, illustrant la complexité et la richesse du parcours entrepreneurial en Côte d’Ivoire. En premier lieu, la gestion des factures impayées s’est imposée comme un défi central. Au-delà de la passion, c’est la trésorerie qui structure les décisions, avec son lot de négociations, de tensions et d’arbitrages quotidiens. Le profil idéal de l’entrepreneur a également été questionné : il doit conjuguer ténacité et agilité, savoir osciller entre vision stratégique et exécution opérationnelle, tout en gardant le cap. Le choix du secteur s’est révélé déterminant, nécessitant un arbitrage entre passion, potentiel de marché et accessibilité. Enfin, s’entourer de professionnels tels que des avocats d’affaires, juristes et fiscalistes est apparu comme une condition sine qua non pour perdurer. L’entrepreneuriat, plus que jamais, se pense aussi en collectif.

Deux enseignements clés en ressources humaines se dégagent de cette édition. D’abord, le bien-être psychologique du fondateur : la solitude, la charge mentale et la pression financière rendent indispensable un accompagnement structuré, que ce soit par le coaching, le mentorat ou un réseau de soutien, afin de préserver la clarté décisionnelle et la pérennité du projet. Ensuite, le paradoxe du couteau suisse : dans les premières années, le fondateur et ses collaborateurs cumulent plusieurs rôles. Se faire accompagner permet de gagner en flexibilité et de transformer cette contrainte en véritable levier de résilience.


Les échanges nourris et sincères ont replacé l’humain au cœur de la dynamique entrepreneuriale, soulignant la nécessité d’un accompagnement adapté pour bâtir des trajectoires durables. La majorité des témoignages a convergé vers une vérité : « si la vague entrepreneuriale attire aujourd’hui un public de profils en reconversion, c’est moins par effet de mode que par quête de sens et volonté d’autonomie. À condition d’être préparé financièrement, psychologiquement et stratégiquement, l'entrepreneuriat s’affirme comme une alternative crédible à la carrière corporate traditionnelle. »

La soirée s’est poursuivie par un moment de réseautage autour d’un cocktail décontracté : cartes de visite échangées, promesses de rendez-vous et, surtout, premiers jalons d’entraide posés. Dans la salle du WOJO, l’énergie collective a prolongé la discussion bien au-delà du temps imparti.


Les organisateurs donnent déjà rendez-vous à la rentrée pour la sixième édition, avec la même ambition : des discussions profondes et sans filtres autour d’un verre.