Le vendredi 4 juillet, l’espace WOJO de
l’hôtel Pullman a accueilli la cinquième édition du MFATalk, un rendez-vous
intimiste réunissant des professionnels du top et du middle management autour
de thématiques variées. Plus d’une vingtaine de participants, incluant
fondateurs de start-up, chefs d’entreprise et cadres en transition, ont partagé
leurs expériences et opinions sur un sujet sans détour : « Entrepreneuriat en
Côte d’Ivoire : effet de mode ou réel levier de reconversion ? »
Dès
le début, chaque participant a esquissé son parcours et ses attentes pour la
soirée. Ce tour de table express a posé le décor : des profils variés, des
attentes hétérogènes, mais une même soif d’échanges authentiques. Marie France
Adjo, Directrice Associée de People First et initiatrice des MFATalk, a rappelé
la vocation de ce rendez-vous, en particulier pour cette édition : « créer un
espace où la parole libre, au-delà des “success stories”, révèle les angles
morts du parcours entrepreneurial et les réalités humaines qui l’accompagnent.
»
Pendant
plus d’une heure, les témoignages se sont succédé, évoquant à la fois des
succès fulgurants et des failles, la fatigue décisionnelle et la solitude du
dirigeant. Au fil des échanges, plusieurs thématiques fortes ont émergé,
illustrant la complexité et la richesse du parcours entrepreneurial en Côte
d’Ivoire. En premier lieu, la gestion des factures impayées s’est imposée comme
un défi central. Au-delà de la passion, c’est la trésorerie qui structure les
décisions, avec son lot de négociations, de tensions et d’arbitrages
quotidiens. Le profil idéal de l’entrepreneur a également été questionné : il
doit conjuguer ténacité et agilité, savoir osciller entre vision stratégique et
exécution opérationnelle, tout en gardant le cap. Le choix du secteur s’est
révélé déterminant, nécessitant un arbitrage entre passion, potentiel de marché
et accessibilité. Enfin, s’entourer de professionnels tels que des avocats
d’affaires, juristes et fiscalistes est apparu comme une condition sine qua non
pour perdurer. L’entrepreneuriat, plus que jamais, se pense aussi en collectif.
Deux
enseignements clés en ressources humaines se dégagent de cette édition.
D’abord, le bien-être psychologique du fondateur : la solitude, la charge
mentale et la pression financière rendent indispensable un accompagnement
structuré, que ce soit par le coaching, le mentorat ou un réseau de soutien,
afin de préserver la clarté décisionnelle et la pérennité du projet. Ensuite,
le paradoxe du couteau suisse : dans les premières années, le fondateur et ses
collaborateurs cumulent plusieurs rôles. Se faire accompagner permet de gagner
en flexibilité et de transformer cette contrainte en véritable levier de
résilience.
Les
échanges nourris et sincères ont replacé l’humain au cœur de la dynamique
entrepreneuriale, soulignant la nécessité d’un accompagnement adapté pour bâtir
des trajectoires durables. La majorité des témoignages a convergé vers une
vérité : « si la vague entrepreneuriale attire aujourd’hui un public de profils
en reconversion, c’est moins par effet de mode que par quête de sens et volonté
d’autonomie. À condition d’être préparé financièrement, psychologiquement et
stratégiquement, l'entrepreneuriat s’affirme comme une alternative crédible à
la carrière corporate traditionnelle. »
La
soirée s’est poursuivie par un moment de réseautage autour d’un cocktail
décontracté : cartes de visite échangées, promesses de rendez-vous et, surtout,
premiers jalons d’entraide posés. Dans la salle du WOJO, l’énergie collective a
prolongé la discussion bien au-delà du temps imparti.
Les organisateurs donnent déjà rendez-vous à la rentrée pour la sixième édition, avec la même ambition : des discussions profondes et sans filtres autour d’un verre.