
La gestion du capital
humain selon que l’on se trouve dans un environnement d’administration publique
ou privée diffère un peu par l’idéologie et les pratiques. Les organisations
privées cherchent à être opérationnelles par leur fixation sur les résultats en
mettant l’accent sur la performance, le profit, l’obligation de rentabilité, et
tout cela dans un contexte d’autonomie et de transparence propre au secteur
privé.
Les clichés préjugent
que, dans la fonction publique, la gestion des ressources humaines est limitée
au concours d’entrée et à la progression automatique dans la carrière du fonctionnaire,
tels que définis par les lois et règlements en vigueur. L’organisation
publique, quant à elle, est marquée par l’absence relative de la recherche de
performance financière compte tenu du caractère social de la plupart de ses
interventions. Les clichés préjugent que, dans la fonction publique, la gestion
des ressources humaines est limitée au concours d’entrée et à la progression
automatique dans la carrière du fonctionnaire, tels que définis par les lois et
règlements en vigueur. Il est le plus souvent constaté que les gestionnaires
des ressources humaines des organisations publiques sont souvent soumis à des
obligations d’obéissance aux décisions politiques et à l’administration
centrale ou à l’exercice de leur fonction au regard de l’opinion publique. Ils
se situent dans un cadre hiérarchique et règlementaire contraignant et complexe
ne leur permettant d’agir que sous autorisation ou sous veille administrative.
Dans les organisations publiques, on cherche plutôt à être fonctionnel, à
respecter les règles. Il y a en leur sein un degré élevé de subordination
organisationnelle au pouvoir public. Leur environnement manque de
compétitivité. Dans ce contexte donc, la recherche de stratégies pour plus de
performance des organisations publiques est devenue une priorité.
Les freins à la
performance constatés et tolérés tels que l’absentéisme, l’absence de
planification, l’absence d’indicateurs de performance, la corruption, la
lenteur administrative, sont des maux dont souffrent nos administrations
africaines et qui conduisent à être moins compétitives.
Nous allons donc cerner cette culture de contre-performance
afin d’élaborer une stratégie qui participera au changement social nécessaire à
l’avènement d’une culture d’optimisation dans les organisations publiques.
Dans cette optique, le paradigme d’Olson nous éclaire sur
l’idéologie qui fonde ces comportements de passivité et d’inefficacité observé
dans les services publics. Olson, concepteur de cet axiome sociologique,
affirme :
« Aucun individu n’a
intérêt à agir pour soutenir une organisation qui procure des biens et des
services collectifs puisqu’il en bénéficiera de toute façon, il y participera
pour autant que cette organisation fournit en outre des satisfactions
individuelles ».
Il est le plus souvent constaté que les gestionnaires des
ressources humaines des organisations publiques sont souvent soumis à des
obligations d’obéissance aux décisions politiques et à l’administration
centrale ou à l’exercice de leur fonction au regard de l’opinion publique.
Cette théorie repose sur un paradoxe fécond. En principe,
des individus qui ont des intérêts communs sont d’une même volonté collective,
mais l’analyse nous montre que les individus ont leurs stratégies individuelles
pour atteindre des objectifs individuels. Cette analyse est soutenue par le
scénario du passager clandestin (free-rider) qui profite des efforts des autres
pour arriver à destination. Cela suppose qu’il existe une stratégie plus
rentable que la mobilisation, c’est regarder les autres se mobiliser. Il y a
aussi l’exemple classique du non gréviste qui bénéficie de la hausse des
rémunérations conquise par la lutte de ses camarades sans avoir subi de
retenues de salaire consécutives à cette grève. L’accent mis sur les effets des
rationalités individuelles suggère l’improbabilité d’une action collective.
Pour résoudre ce problème, il faut un abattement des coûts de la participation
à l’action collective et une augmentation des coûts de la non-participation.
C’est exactement ce
que font les organisations privées, le mérite est reconnu, encouragé et
récompensé, et la non-participation est sanctionnée.