L’intelligence émotionnelle est un nouveau terme que
nous entendons de manière récurrente dans notre environnement de travail, à la
radio ou sur les réseaux sociaux. Mais quelle est sa définition exacte, comment
peut-elle concrètement aider les managers et leurs collaborateurs au quotidien
et impacter de manière positive le management, les collectifs de travail et
donc la performance de l’entreprise ?
Cet article vise à définir de manière précise l’intelligence émotionnelle, les
émotions et la meilleure façon d’utiliser cette ressource innée dans le but
d’améliorer les pratiques managériales.
Les émotions : quelle définition ?
Les émotions sont sous-représentées dans notre société et de manière plus
prononcée dans les entreprises. Il est difficile d’en parler, ce sujet reste
encore tabou. Dans l’histoire de la psychologie, le sujet des émotions est récent, nous n’en parlons que depuis 25 ans. Les
émotions sont généralement définies comme un état affectif complexe, réaction
subjective résultant de changements physiologiques ou psychologiques ayant une
incidence sur la pensée et le comportement. En psychologie, ils sont associés à
différents phénomènes, notamment le tempérament, la personnalité, l'humour ou la motivation. Selon David G. Meyers,
psychologue spécialiste des émotions, "les émotions humaines impliquent "une excitation
physiologique, un comportement expressif et une expérience consciente". Au
cours de la dernière décennie, la théorie de l'intelligence émotionnelle a
commencé à gagner du terrain. Ce type d’intelligence, qui a commencé à devenir
populaire grâce à Daniel Goleman, a son origine dans la vision de
l'intelligence du professeur Howard Gardner, la théorie des intelligences
multiples. De nombreuses études affirment que l'intelligence émotionnelle est essentielle
au bien-être des personnes, car la connaissance de soi, la régulation
émotionnelle ou l'empathie ont une incidence positive sur le bien-être
psychologique des individus, ainsi que sur leurs relations personnelles, leur développement professionnel ou sportif. Autrement dit, l’intelligence émotionnelle permet aux managers d’appréhender,
d’analyser ses propres émotions et celles de ses collaborateurs favorisants
ainsi davantage de coopération, de bienveillance, de développer un sentiment de
bien-être au sein des collectifs de travail et donc favorisant plus de performance.
Comment utiliser cette ressource pour améliorer les pratiques de management
dans les entreprises ?
Selon, Christophe
Haag, professeur et chercheur à l’EM de Lyon « développer son intelligence
émotionnelle peut aider à prendre de meilleures décisions, et à conjuguer
performance et bien- être collectif ». Gérer ses émotions et celles des autres
est l’une des clés de l’intelligence émotionnelle ; une capacité mentale qui
permet de raisonner à partir de ses propres émotions. De nombreuses études démontrent qu’un individu émotionnellement intelligent est
moins stressé, moins sujet au burn-out. Il prend aussi de meilleures décisions,
particulièrement dans des situations complexes. Concernant les prises de
décision, nous remarquons que les managers émotionnellement intelligents sont beaucoup plus à l’écoute de leurs propres émotions. Ils
savent pertinemment que sans émotions, il est impossible de faire un choix. Ils
savent suivre leur intuition, leur ressenti, qu’il soit positif ou négatif, et
capter les informations nécessaires afin de prendre de meilleures décisions.
Le manager en 2023 devra certainement se doter de cette « soft skills »
dans le but de mieux manager ses équipes demain. En d’autres termes, le manager
devra se faire confiance et surtout faire confiance à ses équipes, il s’agit de
pratiquer un management « bienveillant ». Mais concrètement, comment cela se réalise
au quotidien ? Quels sont les bénéfices pour l’entreprise et les salariés de
pratiquer un « management bienveillant » ? Un « management bienveillant »
est basé avant tout sur cette « soft skills » tellement importante dans les
entreprises aujourd’hui qui est le « savoir-être » car un manager gère des
Hommes et il est nécessaire d’être humain. Il s’agit de se mettre à la place de ses collaborateurs, leur faire confiance, faire preuve de respect,
être compréhensif et indulgent.
En entreprise, les principes de ce type de management reposent sur la
confiance, la communication, donner davantage d’autonomie, de marges de manœuvres,
de reconnaissance. Le manager bienveillant n’impose pas ses idées mais propose,
il est transparent même dans le cadre de situations délicates. Il est exemplaire, propulse la cohésion d’équipe, est à l’écoute de
ses collaborateurs et met son égo de côté au profit de l’intérêt collectif. Il
rassemble ses équipes régulièrement pour les faire travailler ensemble, écouter
leur avis et prendre des décisions. Il délègue aussi des tâches afin d’éviter
de réaliser un micro-management gênant ainsi la prise d’initiatives et la
créativité de ses collaborateurs. Les bénéfices sont multiples : une meilleure ambiance et un
meilleur environnement de travail favorisent l’innovation, la créativité, la
prise d’initiative, le droit à l’erreur et renforcent le sentiment
d’appartenance à l’entreprise et in fine accroissent l’efficacité.
En ergonomie, ces différents bénéfices sont aussi appelés «facteurs protecteurs
de la santé physique et mentale » des salariés puisqu’une solidarité naît, le collectif
de travail sera ainsi plus soudé et ensemble ils pourront affronter les difficultés
à venir. Ils régulent ainsi leur charge de travail au profit d’un meilleur
équilibre vie personnelle-vie professionnelle. Les entreprises fidélisent leurs salariés, améliorent leur image de marque et réduisent
leurs taux de turn-over et d’absentéisme. Finalement, tout le monde est gagnant
.
En conclusion, les entreprises peuvent attendent de leurs « managers de demain » de développer davantage leur intelligence émotionnelle dans le but de comprendre leurs émotions, celles de leurs collaborateurs et de les réguler. Et ce, au profit d’une meilleure cohésion d’équipe et du bien-être des salariés. Il s’agit donc de travailler ensemble, main dans la main : direction, managers et salariés pour une meilleure prise en compte de la qualité de vie au travail favorisant ainsi la performance de l’entreprise
Gwendoline Monnier