"Une crise peut être une opportunité" , Armel Koffi Directeur Général Origin7

Avec l’expansion de la pandémie du Covid-19 sur toute la planète, ils sont nombreux les gestionnaires des ressources humaines et chefs d’entreprises qui ont perdu le sommeil. Dans un monde interconnecté, toutes les organisations, quel que soit le secteur d’activité, subissent de plein fouet les conséquences de cette maladie. Dans ce numéro spécial de RH Mag, nous avons approché des managers et des DRH qui nous ont fait part de leur expérience. 

En tant que manager, parlez-nous de votre état d’esprit en cette période de pandémie qui affecte gravement vos équipes et votre business

A.K : En tant que manager, notre état d’esprit n’est pas très différent de celui de tout le monde face à cette pandémie. C’est d’abord une inquiétude due au risque sanitaire pour nos proches, pour nos collaborateurs et pour nous-même. C’est quand même plus d’un million de personnes aujourd’hui qui sont infectées par ce virus dans le monde, avec malheureusement plus de 60 000 décès. Aux USA, malgré la performance de leur système de santé, on est dans une cadence de plus d’un millier de morts tous les jours. On se demande donc ce qu’il en sera de nos pays ici en Afrique, quand on sait l’état délétère de nos systèmes sanitaires. C’est ensuite une grosse inquiétude par rapport au business. Tous nos plans de 2020 sont sérieusement éprouvés. Pour nous qui exerçons un métier de conseil de surcroît dans la communication, nos activités sont quasiment à l’arrêt. Il nous faut pourtant continuer à faire face aux charges incompressibles, mais jusqu’à quand ? On est également dans un état d’esprit de prudence pour nos proches et nous et aussi de solidarité aux efforts de nos gouvernants, qui abattent un gros travail de sensibilisation auprès des populations. C’est enfin, et cela pourrait vous étonner, un état d’esprit « positif », quand on sait qu’une crise peut être aussi une opportunité. On se dit, il faut garder la tête sur les épaules et l’esprit vif pour déceler et saisir les opportunités éventuelles qui peuvent être suscitées par cette crise.

On suppose aisément que cette situation a dû nécessiter une réorganisation du travail et certaines orientations stratégiques…

A.K : En effet, on a dû activer le mode télétravail pour tous nos collaborateurs afin de réduire le risque d’exposition au virus de nos collaborateurs. On a aussi décidé de compenser l’absence de demandes de travail des clients par le développement de nos propres projets en interne. On s’occupe donc de peaufiner certains de nos projets, de sorte à être prêt à les exécuter à la fin de la crise. Et comme je l’ai dit, une crise peut être une opportunité. On a sorti de nos tiroirs et commencé à exécuter des projets qui peuvent être d’une utilité pour certaines cibles pendant cette période.

Quelles ont été les principales mesures que vous avez prises pour assurer la viabilité de votre entreprise ?

A.K : On fait du conseil en communication. On a donc proposé à certains de nos clients une approche de communication pendant cette crise. Il s’agissait pour les uns de rassurer leurs clients de la continuité de leurs activités malgré la crise, et pour les autres de développer leur « brand utility » car cette crise est sanitaire, mais aussi économique et social. Il fallait donc proposer à nos clients d’activer la dimension sociale de leur marque pour se rapprocher davantage de leurs clients.

Si ces mesures s’avèrent efficaces, certaines pourraient-elles être reconduites après la crise ?

A.K : La crise est en train de donner un coup de boost aux activités de Splash. Le nombre d’utilisateurs de la plateforme a explosé, le ministère de l’Education Nationale est en train de l’intégrer dans son dispositif d’action, certains sponsors ont décidé de nous accompagner sur l’initiative. C’est sûr que pour ce projet, il y aura un avant Covid 19 et un après Covid 19. Il nous faudra maintenir le cap après la crise. Est-il important pour le dirigeant d’avoir à la fois un œil sur la crise et sur la sortie de celle-ci, l’après crise ? A.K : Il est primordial pour le manager d’avoir des plans agiles qui sont capables de s’adapter à l’environnement et à l’actualité. Le challenge est de maintenir le bateau à flot mais avec un regard résolument tourné vers la fin de la crise. Dans notre cas, on travaille à mettre en place nos offres de regional branding à proposer aux collectivités. On travaille aussi sur un projet de digitalisation du processus d’achat d’espace d’affichage qu’on lancera à la fin de la crise et qui va révolutionner le secteur de publicité en Côte d’Ivoire. Il nous était difficile d’avancer sur ces projets « maison » pendant que les clients attendaient de la réactivité de notre part dans le traitement de leur demande de travail. Vous avez, dit-on, développé un dispositif de formation en télétravail pour enfants en cette période de pandémie.

De quoi s’agit-il ? Pouvez vous nous en dire quelques mots ?

A.K : En tant que jeune entrepreneur, on intervient également dans d’autres domaines. Depuis 2011, on a mis en place une entreprise dans le domaine des EDTECH (Education par le digital) dénommée Splash, avec la mise en place de la plateforme www.succesassure.com . Elle permet aux élèves de Côte d’Ivoire d’avoir des ressources pour réviser et s’exercer. L’école est fermée, www.succes-assure. com permet cependant aux élèves de rester en situation d’apprentissage. Cette crise nous permet de mettre en avant cette initiative mais aussi de lancer les cours en live sur les réseaux sociaux, notamment https://www. facebook.com/succesassure/ .

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