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« Un très bon technicien sans soft skills n’irait pas bien loin en entreprise… » Jean-Fabrice Kacou Bi, Director People & Culture West, East & Central Africa / Philip Morris International

Dans un contexte où les métiers se transforment rapidement, les compétences requises sont en perpétuel renouvellement. Le visage des entreprises change à grande vitesse et les soft skills sont identifiés comme les meilleurs atouts pour s’adapter à ces mutations. Jean-Fabrice Kacou Bi, Director People & Culture West, East & Central - Africa Philip Morris International ,nous en donne sa perception et le rôle qu’il croit que ces compétences ‘’douces’’ pourrait jouer dans les organisations et son importance dans le recrutement.

Soft skills, que recouvre cet énième anglicisme RH ?

Les soft skills désignent l’ensemble des compétences non techniques liées au comportement nécessaire à l’activité professionnelle.

Selon vous, pourquoi les Soft skills sont-ils si prisés par les entreprises ?

Ces compétences sont très prisées pour plusieurs raisons. On pourrait en citer deux. En premier lieu la rareté, du fait qu’elles sont les plus difficiles à acquérir et à développer. En second lieu, leur importance. Elles sont importantes car les soft skills sont la base d’une bonne collaboration, une bonne motivation des équipes et une efficacité dans l’accomplissement des missions professionnelles. Par ailleurs, ces compétences ne font pas l’objet d’une discipline particulière dans le cursus primaire et secondaire et sont absentes de nombreuses universités. Comme le dit

Jérôme Hoarau : « A l’inverse des compétences techniques, il n’est pas possible de déléguer aux robots les compétences comportementales ».

C’est dire qu’ils occupent une place importante dans le processus de recrutement…

Oui, ils occupent en effet une place importante dans le processus de recrutement. On évalue les compétences techniques et les compétences comportementales dans le processus de recrutement et vous saisissez l’importance de ces dernières dans la batterie de tests psychotechniques qui ont pour but d’évaluer les softs skills. Les chances de réussite dans un nouveau poste dépendent fortement de ces compétences qui permettent également de départager deux candidats qui possèdent les mêmes aptitudes techniques.

Quelles sont celles que les entreprises ou les recruteurs s’arrachent aujourd’hui ?

C’est bien sûr difficile d’en donner une liste exhaustive, parce que ce sont des compétences qui sont requises à un degré plus ou moins élevé en fonction de la nature du poste et du niveau de responsabilité qu’on occupe dans l’organisation. On pourrait toutefois citer les domaines clés que sont :

• La communication

• La capacité d’adaptation

• La résolution de problèmes

• L’intelligence émotionnelle

• La gestion du temps

• Le sens du collectif

Comment sont-ils censés améliorer le quotidien professionnel des collaborateurs ?

Les soft skills jouent un rôle de facilitateur, le collaborateur qui les possède sera plus efficace dans sa prise de décision, sa collaboration et sera beaucoup plus productif.

Existe-t-il des moyens objectifs de les évaluer ?

Il existe des moyens de les évaluer, à travers des tests de personnalité et de profilage, les centres d’évaluations communément appelés « assessment centers », et aussi avec la collecte de feedbacks notamment la méthode 360°.

Hard skills et soft skills, croyez-vous que l’un pourrait aller sans l’autre ?

Les deux vont de pair même si les compétences techniques sont en général plus faciles à acquérir que les soft skills. Un très bon technicien sans soft skills n’irait pas bien loin en entreprise et quelqu’un qui a tous les soft skills possibles ne serait pas crédible sans un minimum de compétence technique.

Ces compétences comportementales seraient-elles devenues incontournables pour manager aujourd’hui ?

Le management tire son essence de l’application efficace des soft skills. Les soft skills sont aujourd’hui incontournables pour manager dans toute activité humaine qui fait intervenir au moins deux individus.

Les soft skills deviennent une exigence pour tout professionnel qui évolue à notre ère où le monde professionnel est beaucoup plus dynamique, avec une forte diversité des personnes et avec des exigences de performances soutenues.

Des conseils pour développer les soft kills…

Fort heureusement, nous avons aujourd’hui beaucoup d’outils qui nous permettent de développer les soft skills. Mais il faut être clair, on ne finira jamais de les développer. Mon premier conseil, c’est la prise de conscience du besoin de développer ses compétences et d’être ouvert au changement. Alors on pourra s’orienter vers :

Des coachs et des mentors

La littérature en la matière

Test de personnalité avec suivi de programme d’amélioration.

Le processus de collecte des feedbacks à 360°

Et pratiquer et pratiquer…

Arsène Diomandé / Alexis KACOU BI