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Lutte contre le cancer du sein - Octobre Rose / Les entreprises s’engagent…

Le mois « Octobre Rose » voit le jour au début des années 90, à la suite de la mobilisation d’un ensemble d’acteurs rassemblant associations, professionnels de santé, organismes sanitaires, décidés à s’unir autour d’une même cause : la lutte contre le cancer du sein. Encore aujourd’hui, cette maladie reste la plus fréquente et la plus mortelle chez les femmes, représentant 19% de tous les cancers en Côte d’Ivoire. Chaque année, plus de 3 460 nouveaux cas de cancer du sein sont dépistés et plus d’une femme sur deux succombent, selon le Ministère ivoirien en charge de la Santé et de l’Hygiène Publique.

A l’occasion de ce mois de mobilisation nommé Octobre Rose, RH Mag voudrait ouvrir une lucarne pour booster la sensibilisation, soutenir la prévention et encourager le dépistage précoce tant auprès des populations en général que des collaboratrices en entreprise en particulier, notamment à travers la RSE. Aussi voudrons-nous faire un clin d’œil aux actions de renforcement de l’engagement et de développement d’une série d’actions significatives dans de la lutte contre cette pathologie d’une entreprise citoyenne comme Ecobank Côte d’Ivoire.

Le cancer du sein est une maladie caractérisée par la croissance incontrôlée de cellules mammaires anormales qui forment alors des tumeurs. Si rien n'est fait, les tumeurs peuvent se propager dans l'organisme et avoir une issue fatale. Ce cancer ne s’explique pas seulement par le tabac, le “surpoids” ou le patrimoine génétique. L’environnement et notamment le travail peuvent aussi être à l’origine de cette maladie. Un fait très important à noter, depuis la fin des années 70, l’incidence du cancer du sein a augmenté, cette augmentation coïncide avec l’accès plus fréquent au travail des femmes. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, des facteurs de risque autres que chimiques pourraient aussi causer le cancer du sein…

Les facteurs de risque

Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez la femme, 19% de tous les cancers, 3300 nouveaux cas en 2021,1785 décès en 2021 en Côte d’Ivoire et 1,3 million à travers le monde. Son incidence est expliquée par des facteurs de risque bien établis comme des facteurs hormonaux ou génétiques, mais on suspecte également des facteurs de risques environnementaux ou professionnels. En effet, beaucoup d’études mentionnent « la fumée de tabac environnementale comme facteur de risque potentiel, mais ils évoquent aussi le rôle possible du travail de nuit en raison de la perturbation du cycle circadien, soit le rythme biologique sur une période de 24 heures, et une baisse de production de mélatonine » (Institut de veille sanitaire (INVS) en France – 2013).

L’incidence du cancer est plus élevée dans les professions associées à un haut niveau socio-économique (mais cela est sans doute en lien avec les facteurs tels que première grosses tardive, nombre d’enfants, etc). Les résultats par profession dû au cancer du sein (chez la femme) sont parlant. L’étude basée sur les résultats de l’INVS ont mis en évidence une augmentation du cancer du sein chez les infirmières et sages-femmes, les enseignantes d’éducation spéciale, les employés de commerce de gros et de détail, les ouvrières du textile, les ouvrières de la fabrication d’articles en caoutchouc et en matière plastique, les dockers et manutentionnaires, les manœuvres.

Prévention

Comme ailleurs dans le monde, le cancer du sein est celui qui touche le plus les femmes. Les derniers chiffres fournis sur le cancer en Côte d’Ivoire sont largement sous-estimés, selon le professeur Moctar Touré, cancérologue au CHU d’Abidjan-Treichville, faute de moyens pour diagnostiquer la maladie sur l’ensemble du territoire. Il préconise même d’absolument sortir de cette idée fausse, encore très répandue sur le continent, selon laquelle le cancer égale mort. « Plus on vient consulter tôt, meilleur est le pronostic et les chances de guérison élevée », précise le cancérologue.

En outre, il faut signaler que les difficultés de dépistage tiennent aux spécificités du cancer du sein, qui touche un organe particulièrement intime. « Le sein est un organe noble », résume Moctar Touré, coauteur d’une étude intitulée « Facteurs liés au diagnostic tardif des cancers du sein en Afrique subsaharienne : cas de la Côte d’Ivoire ». En somme les moyens manquent pour dépister à grande échelle et les tabous socioculturels entravent bien trouve souvent la prévention. Les incidences du cancer du sein augmentent, mais les chances de survie aussi.

Ecobank Côte-d’Ivoire poursuit son engagement

Bien d’entreprises, à l’instar de Ecobank CI ont compris l’« agir collectivement » pour lutter contre cette pathologie. Ecobank CI renforce son engagement et développe une série d’actions significatives pour faciliter la sensibilisation, soutenir la prévention et encourager le dépistage précoce tant auprès de ses clientes que de ses collaboratrices. La banque soutien la cause à travers le soutien de séances de dépistage au sein de centres de santé partenaires, la formation de son personnel à l'autopalpation et la tenue de conférences.

Déterminée à jouer un rôle actif et durable en sa qualité de banque responsable, Ecobank Côte d’Ivoire « fait de la prévention une de ses priorités afin de contribuer à réduire l’impact du cancer du sein en Côte d’Ivoire conformément aux objectifs de développement durables 16 et 17 des Nations Unies. Ainsi, la banque a noué des partenariats afin d’accompagner les acteurs œuvrant dans la lutte contre le cancer du sein tels que l'Institut National de Santé Publique (INSP) qui a d’ailleurs déployer des experts au sein de la banque afin de sensibiliser le personnel, nous confiait la Responsable RSE de Ecobank CI, Yolande Kouamé Kra.

Le personnel est l’actif le plus précieux de la banque, et en les informant et en les responsabilisant, il est possible de contribuer à réduire les risques et à améliorer leur santé « La santé de nos employés est au cœur de notre préoccupation chez Ecobank. Notre récente conférence sur les cancers du sein et du col de l'utérus souligne notre engagement envers leur bien-être. Nous croyons en l'importance de l'éducation et de la sensibilisation pour les responsabiliser et améliorer leur santé. Chez Ecobank, nous mettons la santé de notre personnel au premier plan », a déclaré Ahmed Diarra, Directeur des Ressources Humaines de Ecobank CI.

Durant toute la dernière semaine du mois d’octobre, la banque se mobilisera à travers des actions de sensibilisation présentant les techniques pour réaliser une autopalpation. « Ecobank Côte d’Ivoire est fière d'apporter sa contribution et son soutien à la lutte contre le cancer du sein. Les femmes occupent une place centrale au sein de la banque, tant au niveau de notre organisation interne qu’au niveau de nos activités avec nos programmes dédiés. Ainsi, en tant qu'acteur engagé auprès des femmes, nous nous devons de nous mobiliser pour leur santé », explique Paul Harry Aithnard, Directeur général de Ecobank Côte d’Ivoire et Directeur exécutif pour la région UEMOA.

Pour conclure disons que la plupart d’entre nous et des entreprises ignorent que les conditions de travail peuvent jouer un rôle dans la survenue de cancers du sein. Pire, nombre de soignants (es) semblent partager leur ignorance et prescrivent des traitements sans souvent savoir la fonction et le métier du patient. Une attitude qu’il faut carrément revoir pour la bonne prise en charge du malade et de son traitement. En outre, selon l’OMS en Côte d’Ivoire, entre 60 % et 70 % des femmes sont diagnostiquées à un stade avancé de la maladie ce qui compromet voire annule systématiquement les chances de guérison. C’est en cela que beaucoup d’études reconnaissent que le cancer du sein tue trop souvent par ignorance, car découvert tôt, il peut être traité et totalement guéri.

Alexis Kacou Bi